ART PARIS ART FAIR 2018 : Ce qu’il ne fallait pas manquer

ART PARIS ART FAIR 2018

Ce printemps Art Paris Art Fair fête ses 20 ans, et s’impose comme un rendez-vous incontournable pour l’art moderne et contemporain. Du 5 au 8 avril 2018, c’est 142 galeries de 23 pays qui se réunissent au Grand Palais afin de promouvoir de nouveaux horizons pour les créations internationales, et de faire redécouvrir la création française et européen d’après-guerre à un public de plus en plus friand de diversité.

Un regard sur la création Française

Phil Shaw, The Truth in Black and White with Some Grey Areas 3, Impression pigmentaire Archival sur papier Hahnemühle, 117 x 216 cm, 2016
Ross Bonfanti, Annunciation c721, pièces de jouets, bois, couteaux, 63,5 x 43,2 x 30,5 cm, 2018
David Alu Servan Schreiber, Nuoro, fil métallique, feuille de metal sur lin, 126 x 97 cm, 2017,
Rebecca Hossack Art Gallery

Pour ses 20 ans Art Paris Art Fair met un point d’honneur à promouvoir la scène artistique française en demandant au commissaire d’exposition et critique d’art, François Piron de porter un regard subjectif sur une sélection de 20 artistes afin de permettre une relecture, un regard nouveau, sur les créations singulières des années 1960 à nos jours.

Voici notre sélection à ne pas manquer et nos coups de cœur.

A.C.M. Sans Titre, 2017, Technique mixte, Dimensions Variables, J. P. Ritsch-Fisch Galerie

A.C.M. réalise des architectures miniatures qui transmutent le rebut industriel en véritable temple de rocaille. Ses architectures non sans rappeler le palais de Facteur Cheval, inscrit A.C.M comme Outsider. A.C.M répète sans cesse les mêmes gestes, comme la preuve pour celui-ci de l’inéluctabilité du temps qui passe. Profondément marqué par des questionnements morbides. L’artiste, isolé depuis sa petite enfance, réfléchit sans cesse sur sa façon d’occuper le monde, requestionnant par la même occasion les matériaux qui lui tombent sous la main. A travers ses architectures fantastiques, c’est un imaginaire qui se met en place, entre habiter le rêve, et habiter son environnement, un moyen pour l’artiste de trouver sa place. 

Pierre Petit, tout feu tout flamme, Sobering Galerie

 

Pierre Petit est « tout feu tout flamme » de nous présenter avec humour un panneau de néon calligraphique, qui évoque travail de Bruce Naunan ou encore de Kiron Robinson. Un récit singulier qui tourne en dérision les panneaux lumineux des supermarchés et autres temples de la consommation.

Emeric Chantier, Excogitatoris, Technique mixte, 74 x 180 x 90 cm, 2018, A2Z Art Gallery

 

Emeric Chantier éblouit au milieu du salon de Art Paris Art Fair, avec ce magnifique penseur végétal. Une sculpture extrêmement sensible et rigoureuse qui note un profond engagement pour l’écologie. Il récupère volontairement cette figure symbolique devenue presque mythique dans notre imaginaire pour faciliter une identification. Ainsi nous devenons nature, l’humain n’étant pas dissocié de celle-ci mais une composante au même titre que n’importe quel objet de l’environnent.

Philippe Favier, Leurres d’été, 2017, Galerie 8+4

 

Les dessins de Philippe Favier sont tout en délicatesse et créent,par le prisme du regard du spectateur, une dynamique imaginaire. Le regard du spectateur se déplace entre les différentes illustrations comme la plume de l’artiste sur le papier. Le mouvement circulaire de son regard instaure dans son esprit une idée de voyage. Ces interactions sont un réservoir de figures, de chemins et d’embranchements. Les différentes illustrations font apparaitre à travers cette composition une réelle dimension narrative. Les différents personnages qui peuplent cette imaginaire passent de silhouettes à ombres fantastiques, tels des taches sur le papier, des traces indélébiles, qui se confrontent de nos traces éphémères de notre quotidienneté.

La Fratrie, Vertige de l’amour, Love hôtel, 2018, Technique mixte, 52 x 37 x 21 cm, School Gallery

 

La Fratrie c’est l’histoire de deux frères qui vont créer ensemble des sculptures de petites iles suspendues, d’une incroyable précision. Des cabanes sur des arbres et autres montagnes, qui ne sont pas sans rappeler la cabane suspendue, sont centrales à leurs compositions. Cette hétérotopie ici mise à témoin au cœur d’un imaginaire, transforme leurs sculptures profondément narratives, en témoigne les écritures, la personnalité des constructions, et autres détails que le spectateur aura plaisir à assembler, en une utopie, une quête de la sagesse, telle que l’entendait Thomas More, c’est-à-dire « La nulle part ». Même si aujourd’hui l’utopie est caractérisée par son caractère chimérique, irréalisable, telle une illusion ou un mirage, elle reste pour Thomas More et La Fratrie une critique de l’ordre sociétal de leur époque où ils cherchent à apporter des solutions. Dans l’œuvre des deux frères c’est bien le questionnement sur la brièveté et la fragilité de la vie qui est à l’honneur.

Manu vb Tintore, Pixel Organic/microterritoire/Jeu de cartes/Mémoire condensée du paysage, 2017, email et crayons de couleur sur papier, 100 x 100 cm et 30 x 30 cm x (2), Belgian Gallery

 

L’œuvre de Manu vb Tintore est une véritable méditation sur l’homme contemporain et ses limites mais aussi et surtout sur sa capacité d’influencer le territoire naturel. Son influence nous est montrée à travers des cartographies subjectives qui, par une profusion de détails, donnent un point de départ à une narration personnelle. Le spectateur trace ses propres itinéraires, sa propre histoire. Pour Manu vb Tintore il s’agit d’interroger et d’initier de nouvelles voies, de nouvelles opportunités de déplacement, de nouveaux points de vue. Elles sont des mémoires condensées en image décorative qui fonctionnent comme un appel à d’autres images. Cela lui permet de parler de l’avenir tout en questionnant certains traits de notre société actuelle. 

Un peu de Street art

Shepard Fairey “Obey” Art to Be Gallery et JonOne, Sans titre, Huile sur toile, 200 x 230 cm, 2018, Galerie Rabouan Moussion

 

Speedy Graphito, Le saint dessin, 1987, technique mixte sur bois, 132x93cm x (3), Galerie Polaris

Speedy Graphito est un précurseur d’avant-garde, et est considéré aujourd’hui comme l’un des pionniers du Street art Français. Un artiste majeur à ne pas manquer, extrêmement prolifique et qui traverse le temps à travers un langage universel toujours dans l’air du temps.

Les classiques de l’art moderne

Hans Hartung, P40 – 1975 – E13, Acrylique sur carton baryté, 75 x 104 cm, Galerie Hurtebize
Alexander Calder, Sans-titre, Aquarelle, 66 x 52,5 cm, 1973
Antoni Tapiés, Sans-titre, peinture, 28, 5 x 75 cm, 1975
Pablo Picasso, Faune couché allongé, Encre sur papier, 36 x 26 cm, 1948
Galeria Cortina

 

Jean Tinguely, les dessins précédant les sculptures.

 

Henri Michaux, Sans titre, Peinture à l’encre de chine, 72 x 102 cm, 1974
Henri Michaux, Sans titre, Peinture à l’encre de chine, 100 x 150 cm, 1976, Galerie Berthet-Aittouarès

« Je ne veux non plus rien reproduire de ce qui est au monde » le dessin est pour Henri Michaux un moyen de se retrouver dans le primordial. Et ce primordial fait que pour lui deux couleurs suffisent, le noir et le blanc, elles suffisent pour rendre aux hommes quelque chose d’important. Le dessin à l’encre noire sacralise alors la représentation sur la surface blanche et profane du papier. Henri Michaux laisse la ligne rêver. Pour l’artiste les sentiers de l’imagination sont un territoire à l’encre de chine. Elle est un moyen de participer au monde à travers les lignes « de dessiner en pauvre ».

La Suisse à l’honneur

Heikedine Gûnther, vue du Solo Show, Kern, 2017, Galerie Artem-Reich

Cette année la Suisse est à l’honneur, à la croisée des différentes influences culturelles européennes, les artistes suisses nous proposent des travaux qui vont de l’épuré à l’humour décalé. Une sélection atypique proposée par Karine Tissot, historienne de l’art et commissaire d’exposition.

Simon Deppierraz, Kaleido, 2018, ciment, métal et miroirs, 120 x 130 x 190 cm, Duflon Racz

 

Simon Deppierraz offre une sculpture composée de facettes en miroir qui forme un kaléidoscope à dimension humaine. Le spectateur se confronte à la pièce de manière physique et ainsi devient partie prenante de la sculpture. Elle propose alors une observation qui déconstruit le paysage et l’architecture alentour mais aussi sa propre perception. Cette sculpture peut fonctionner comme une sorte de machine à images jouant entre l’espace extérieur et intérieur, un espace défini de l’extérieur et infini à l’intérieur. Les mouvements créés par le spectateur et l’environnement proposent des combinaisons infinies.

Le Corbusier n’est pas uniquement un grand architecte, il est aussi un peintre, il est à l’origine d’une grande production graphique encore méconnu du grand public. Pourtant c’est bien au cœur de ses dessins que se trouve la genèse de de son œuvre architecturale.

Marie Velardi, The Book of Possible Futures, (Le livre des futurs possibles),2016, Gowen Contemporary.

 

Comment pouvons-nous représenter le passage du temps à travers les couleurs et les formes? C’est la question que s’est posée Marie Velardi, pour y répondre elle offre au regard du spectateur les pages d’un hypothétique livre des possibles futurs, avec une série de dessins à l’aquarelle nommées « cartes temporelles » qui comprend de courts textes en anglais et en marathi (la langue locale à Mumbai), inspirés par ses discussions avec les femmes indiennes sur leurs espoirs pour l’avenir. Les « cartes temporelles » tentent de représenter le temps d’une manière multidirectionnelle qui désoriente le spectateur. Le temps est perçu dans une telle démesure, que le regard se retrouve distancié et ouvre alors la voie à une conscience nouvelle.

Thomas Huber, Halle Massgaben, huile sur toile, 200 x 330 cm, 2013, Ditesheim & Maffei Fine Art

L’œuvre de Thomas Huber se présente comme un musée des espaces, enchaînant une salle derrière l’autre, chacune avec son caractère propre, ses subtilités spatiales, ses surprises lumineuses et ses jeux d’illusion.

Imaginez que vous n’êtes plus seulement dans une de ses peintures, mais que vous déambulez ainsi de salle en salle, comme dans un énorme château où le maître des lieux aurait aménagé cette incroyable séquence d’ambiances ludiques.

Fabrice Ainaut, Plage, papier, 25 x 25 x 4,5 cm, 2017, Galerie La ligne Zurich

 

Fabrice Ainault aime jouer avec la lumière, ses œuvres, sont autant d’expérience pour donner vie à un corps presque mécanique. Son idéal, que l’œuvre se lève, c’est par le jeu de reflets et de lumières que l’artiste nous donne l’impression qu’une vie s’apprête à prendre possession de l’œuvre.

Les Murs de Art Paris Art Fair

En plus des traditionnels stands des exposants, vous pouvez retrouver quatre compositions murales, confiées à quatre artistes suisses. Une proposition d’autant plus originale, qui met en relation les pièces des artistes avec la magnifique nef du grand palais.

Christian Gonzenbach, Choses Humaines, installation, 2018

 

Christian Gonzenbach occupe un mur de « choses humaines » qui sont autant d’objets insolites qui questionnent notre identité d’ « homme qui fabrique ». L’acte du spectateur est d’autant plus important que c’est à travers lui que le message va prend forme, il le crée par les différentes interconnexions qu’il réalise entre les différentes pièces plastiques du mur. Il va alors construire son propre texte au travers de fragments séparés, il devient le spectateur/acteur qui agence les objets dans son esprit à travers son parcours.

Sébastien Mettraux, Exmachina, installation de cinq peintures tirées d’une série de 16 huiles peintes entre 2015 et 2018.

Sébastien Mettraux se fascine pour les machines, synonyme de progrès et de développements. L’artiste est curieux de ce que la machine suscite en lui. Ses peintures s’éloignent de la vision champêtre Suisse, et du cadre dans lequel l’auteur semble baigner, mais bien du patrimoine industriel de la région de Vallorbe.

Un soutien aux jeunes galeries et à la création émergente.

Le prix de l’art vivant sera remis à un jeune talent issu de 12 galeries prometteuses qui ont moins de 6 ans d’existence, chacune présentant des jeunes créateurs plus talentueux les uns que les autres.

Paolo Grassino, Serie zero A, aluminium, 158 x 75 x 106 cm, 2018, Galerie Anna Marra

 

Paolo Grassino propose une réflexion sur les dérives de la société moderne, suspendu sur la crête entre naturel et artificiel, entre précarité et mutation. Son travail est avant tout une recherche qui recouvre pleinement le sens de la dextérité : travaillant avec du caoutchouc synthétique, du bois, du polystyrène et de la cire mais aussi avec des techniques plus avancées telles que les moulages d’aluminium ou de béton, il apporte à ses sculptures une pointe de spectaculaire.

Laurent Debraux, La mare aux fées, 160 x 160 320 cm, 2012, Galerie Eko Sato

 

Laurent Debraux propose une branche, en plusieurs morceaux, suspendue dans un léger mouvement, extrêmement onirique et délicat. L’artiste le dit ainsi « Je pourrais dire que mon but, mon souhait, serait de transmettre des émotions par le mouvement. 95% de la communication entre deux personnes est non verbale. Une grande partie passe par la perception de très petits mouvements. Ce que j’aime est d’essayer de recréer cela avec le moins de matériaux possibles, afin que le spectateur ne perçoive que le mouvement. Une chose importante pour moi est la lenteur du mouvement. Plus un mouvement est lent, me paraît-il, mieux on peut le ressentir… »

Un record de solo show

Depuis 2015 Art Paris Art Fair à toujours encouragé les expositions monographiques, mais cette année ce n’est pas moins de 36 solo show que vous pouvez retrouver disséminés au sein de la foire. Ouvrez bien l’œil !

Ra’anan Levy, Vue Solo Show, Huile sur toile, 2016-2017, Galerie Dina Vierny

Ra’anan Levy est un artiste de la tradition figuratif mais ses sujets sont loin d’être classiques. Dans ce solo show c’est le thème de l’eau qui est le plus présent. De l’eau qui jaillit des robinets, des bouches d’égout, des pigments vifs qui se déversent sur le tableau. Autant de menaces, de torrents dévastateurs qui jaillissent de ses toiles. Mais nous pénétrons aussi au cœur de celles-ci, et nous nous interrogeons alors sur l’équilibre entre rêve et réalité, au sein de cette grande maitrise picturale qui nous invite à plonger dans la salissure et l’usure.

Li Chevalier, le géant qui s’affale, 2016-2017, Galerie Albert Benamou – Véronique Maxé

Li Chevalier utilise l’encre de chine pour dessiner des paysages habités par le vide où les contours sont indécis afin de favoriser un rêve en train de s’effacer. Cet onirisme ayant pour objectif de créer une réflexion autour de problématiques universelles. Elle représente des silhouettes qui, presque comme des Don Quichotte partant à l’assaut de moulins invisible, se mêlent à des représentations chrétiennes afin de faire comprendre les condamnations dogmatiques dont elle veut porter la voix. Elle récupère l’héritage de l’encre de chine et de la calligraphie sans pour autant s’y enfermer, pouvant s’inspirer de peintures telles que celle de Caspar David Friedrich avec Le Voyageur contemplant une mer de nuages, qui considérait que « l’art s’interpose comme un médiateur entre la nature et l’homme ». Celle-ci s’opposant à l’idée taoïste où l’homme est au second plan de la nature.

Blek le Rat s’inscrit comme graffitiste. Le mouvement des graffitistes et des pochoiristes a simplement l’intention de prendre la parole par l’image, paroles destinées aux collectifs, paroles d’amour, paroles de haine, paroles de vie, paroles de mort. C’est une forme de thérapie faisant preuve d’élégance, de raffinement, essayant de remplir les vides de ce monde moderne horrible, de couvrir les espaces urbains par des images qui combleraient de réjouissance la vue des passants au petit matin lorsque ceux-ci se dirigent vers leurs labeurs. Un art mural qui fait encore l’objet de peu d’attention des institutions artistiques.

Jean pierre Renaud travail sur la violence abstraite des signes, ici le panneau sens interdit, découpé, accolé, retourné. Représentant le contrôle et le conditionnement social ; remontant à l’occupation allemande, celui-ci est devenue pour l’artiste un de ses motifs les plus récurrents. Une véritable obsession pour l’artiste qui est partagé, dans un Solo Show hypnotisant.

Hervé Di Rosa revendique une peinture décontractée, récupérant les traits caractéristiques de la bande dessinée, afin de créer une humanité dionysiaque et rigolarde. Il cherche alors une réalisation apolitique, émotive, qui vient de ses propres tripes, s’inspirant notamment des artistes de l’art brut et des théories de Dubuffet pour créer au sein du salon un ensemble éclectique tout aussi disparate que le fut l’art brut dans les espaces d’expositions.

Vous avez à présent toutes les clefs en mains pour profiter de ce 20éme Art Paris Art Fair Jusqu’au 8 avril, pleins de surprises restent encore à découvrir.

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