Depuis plus de dix ans, l’artiste espagnol Albano développe une œuvre singulière, dont l’originalité et l’audace ont été distinguées dans son pays avant même qu’il ait achevé ses études aux Beaux-Arts. Celui qui réfute le qualificatif de peintre...

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Albano Hernández Domínguez, dit Albano, est un artiste contemporain espagnol né en 1988. Originaire d’Avila, non loin de Madrid, Albano vit et travaille aujourd’hui à Cambridge au Royaume-Uni. Dans le registre de l’art abstrait, sa peinture se caractérise par une intensité des couleurs ainsi qu’une répétition et une accumulation de motifs abstraits, souvent géométriques.
A à peine trente ans, Albano a remporté différents prix et distinctions dont le BMW Painting Award en 2012. Il a également eu l’occasion d’être invité à plusieurs résidences d’artistes notamment à Miami, et compte aujourd’hui à son actif plus d’une dizaine d’expositions personnelles en galerie d’art. Enfin, ses œuvres sont aussi collectionnées par des institutions publiques et des fondations espagnoles.
Albano commence à apprendre les techniques de la peinture aux côtés de son père durant son enfance et son adolescence. Il poursuit ses efforts en étudiant les beaux-arts pendant sept ans, de 2007 à 2012, au sein de grandes écoles à Avila puis Madrid. C’est au cours de cette période que le travail d’Albano évolue vers une approche plus théorique de la peinture, ce qui le conduit alors à questionner son identité. Albano a toujours été très imprégné des paysages castillans qu’il connait bien, caractérisés par ces larges étendues de champs d’un vert vif et persistant, ce vert que l’on retrouve comme une constante dans ses tableaux. Fasciné par l’idée de mémoire, Albano considère cette couleur comme une trace de ses souvenirs qui apparaissent de façon cyclique dans sa peinture. C’est en déplaçant son atelier à Cambridge qu’Albano est entré dans sa période qu’il appelle la « période Désert » durant laquelle il a eu recours à ses souvenirs pour peindre. Aujourd’hui, Albano sent le besoin de peindre autre chose pour se retrouver, notamment en se concentrant sur la peinture elle-même. C’est ce qu’il appelle sa « période Atlas ». Albano a donc trouvé dans l’environnement de son atelier, dans l’espace qu’il représente, sa nouvelle inspiration qui devient aujourd’hui son « nouveau désert » dit-il.
La peinture d’Albano est sans aucun doute une peinture abstraite. Ses tableaux sont habités par d’intenses aplats de couleur et composés de différents motifs et formes qui se superposent les uns aux autres. Certaines récurrences se retrouvent dans ses tableaux, comme l’utilisation de la couleur verte, du motif du damier – symbole, pour lui, de complémentarité et d’unité – et l’accumulation de traces et couches épaisses de peinture. Sans doute proche de l’héritage laissé par le Formalisme, Albano entend s’éloigner de la représentation du réel pour ne concentrer le regard du spectateur que sur la peinture elle-même et ce qu’elle représente en soi. Le critique d’art Brane Kovič, à propos de l’œuvre d’Albano, synthétise très bien cette idée en écrivant « […] peu importe comment elle est faite, il n'est finalement question que d'émotions, de capacité d'identification avec ce pouvoir intérieur de l'œuvre que les mots ne peuvent pas décrire et qui est résumé par la fameuse phrase du grand poète français Paul Valéry : "Il faut toujours s'excuser de parler peinture" ».
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