Art contemporain et danse : 3 questions à Klaus Kampert

Au cours de cette série d’entretiens, la galerie Artistics vous propose d’explorer le lien entre l’art et la danse. Le photographe Klaus Kampert succède à la sculpteure Cécile Raynal, il se confronte au même thème : le lien entre son art et la danse.

172.01.12, Série Dancing Rays of light, Klaus Kampert

Klaus Kampert est un photographe allemand qui vit et travaille à Düsseldorf. Il pratique le dessin, la sculpture et la peinture dès son plus jeune âge, ce qui le conduit naturellement à s’essayer à d’autres médiums artistiques tel que la photographie. Dans les années 1980, Klaus fait de la photographie son activité principale et exerce d’abord dans le milieu de la mode. La relation entre sa production artistique et le rapport au corps se construit progressivement, jusqu’à ce que la mise en scène des corps représente le cœur de sa création. A force d’expérience et de travail, la photographie de Klaus Kampert prend une certaine distance avec la figuration, notamment en vertu des possibilités abstraites que le corps humain et ses mouvements proposent, mais également grâce à sa rencontre avec des modèles particuliers qui deviendront de vraies sources d’inspiration : les danseurs.

Le lien entre la photographie et la danse réside dans un mouvement : une photographie décompose le mouvement alors que la danse est une activité dynamique, justement composée d’une succession de mouvements. Les photographies de Klaus Kampert figent les corps et permettent au spectateur de se concentrer sur la forme esthétique qu’ils créent. Ainsi, derrière l’objectif de Klaus Kampert, le corps des danseurs se fait matière brute de la photographie.

A : Les danseurs de ballet comptent-ils parmi vos modèles préférés ? Pourquoi ?

En art, il existe le phénomène de « Gesamtkunswerk », l’œuvre d’art universelle. Ce qui signifie que des disciplines artistiques différentes peuvent fonctionner ensemble comme un tout. Par exemple, le théâtre, la musique et la danse composent un opéra. Pour moi, les danseurs sont des œuvres d’art universelles. Depuis leur plus jeune âge, ils font l’expérience de leur corps en tant que medium d’expression. Ils entrainent leur corps et leur esprit, physiquement et émotionnellement, et parviennent à un état de conscience de leur plénitude tout en sachant que l’excellence est très proche de la perfection qui ne s’atteint jamais. Quand je travaille avec des danseurs, je n’ai pas à expliquer ce qu’est une bonne image, ils le savent.

De plus, leurs corps sont les témoins d’années de lutte permanente. Ils sont minces, toniques, leur structure musculaire est maigre, et ils sont très souples. La danse professionnelle n’est pas un métier, c’est une attitude vis-à-vis de la vie. Tous ces accomplissements sont très en accord avec mon travail.

168.05.12, Série Wrapped, Klaus Kampert

A : Avez-vous seulement un intérêt pour la danse classique ?

J’aime tous les types de danse, classique, néoclassique, danse contemporaine. Mon intérêt principal est le mouvement en tant que tel. J’apprécie de voir un danseur bien entraîné qui effectue des pas expressifs et des mouvements surprenants, que ce soit en parfaite adéquation avec la musique, dans la recherche d’un effet dramatique ou étrange… Même les moments les plus étranges me plaisent !

105.03.97, Série Moonstruck, Klaus Kampert

A : En 2004, vous avez eu l’opportunité de créer un calendrier pour le ballet du Deutsche Oper am Rhein à Düsseldorf, c’est ainsi qu’a vu le jour la série Ballet Calendar. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet ?

Le directeur et chorégraphe du Oper am Rhein Youri Vamos m’a demandé de faire un shooting pour un calendrier consacré au ballet, en me laissant carte blanche pour le concept. J’ai décidé de placer le danseur au centre de l’image tout en traitant de la notion de chorégraphie, mais pas de sa durée. J’ai emmené les danseurs hors de la scène, dans le studio avec un arrière-plan minimal, sans vêtement, et j’ai photographié en noir et blanc. J’ai « dessiné » leurs corps à l’aide d’une lumière très théâtrale, et nous avons travaillé sur les expressions corporelles afin de constamment souligner leurs compétences et leur attitude. Avec les danseurs et le chorégraphe, nous avons trouvé des séquences typiques des pièces jouées. Ainsi, nous avons créé un calendrier qui dresse un portrait des danseurs sans négliger les pièces, et créé des photographies uniques qui racontent une histoire différente de celle de la plupart des calendriers de ballet. Le calendrier et l’exposition des images ont été très bien accueillis par les danseurs et par le public. … Et c’était amusant !

127.11.04, Série Ballet Calendar, Klaus Kampert

Sur le même sujet : « Art contemporain et Danse : 3 questions posées à Cécile Raynal »

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