Cécile Raynal : Des bêtes en ce château

Cécile Raynal : Des bêtes en ce château

Quatre ans après sa première exposition en ce lieu, l’artiste Cécile Raynal investit à nouveau le Château des Terrasses, à Cap d’Ail, avec une cinquantaine de sculptures créées lors de ses dernières résidences.

 

Le château des Terrasses est l’un des hauts lieux du patrimoine Belle Epoque de la Riviera. Pour la seconde fois, la mairie de Cap d’Ail a invité l’artiste Cécile Raynal à peupler le bâtiment et ses jardins de ses étonnants « portraits sculptés ». Le nom de l’exposition, Des bêtes en ce château, sonne comme une question adressée aux visiteurs : parmi la cinquantaine de sculptures exposées, on trouve des animaux bien sûr, mais aussi des portraits d’adolescent(e)s et d’adultes, que Cécile Raynal a rencontrés ces deux dernières années à l’occasion de résidences dans deux unités pédopsychiatriques.

En effet, chez l’artiste, la pratique de la sculptrice se nourrit de rencontres : celles qu’elle fait à l’occasion de résidences avec celles et ceux qu’habituellement on ne rencontre pas : les pensionnaires d’une prison, d’une maison de retraite, les patients d’un hôpital, les marins d’un cargo au long cours… Cela fait maintenant 10 ans que Cécile Raynal déplace son atelier dans ces espaces clos, fermés, interdits ou évités ; et qu’elle invite celles et ceux qui y séjournent ou y vivent à se poser le temps d’une sculpture. C’est dans cet atelier nomade que naissent ses portraits de grès noir, dont émane à la fois force et vulnérabilité, présence farouche et tendre.

Entre chaque résidence, Cécile Raynal vient s’ancrer dans un autre atelier, fixe celui-ci, en Normandie : ce lieu racine, retiré, où le travail se commence et se recommence, mûrit, s’enrichit, se trouve et se finalise. La sculptrice recourt à des grès très chamottés, seuls capables de supporter le choc thermique des cuissons à 1200° et des enfumages qui leur succèdent. Cette dernière étape, inspirée de la méthode du raku japonais, apporte à ses pièces les noirs, les gris et les métallisations qui rendent incertaine l’origine du matériau utilisé.

Mais revenons à nos « bêtes en ce château » ? Qui sont-elles exactement ? S’agit-t-il des loups, renards, lièvres et autres chats qui peuplent le parcours de l’exposition ? Ou bien bientôt chacun de ces portraits, humains comme animaux, la bête étant peut-être en chacun de nous ?

Le journal que l’artiste tient à l’occasion de ses résidences nous livre des clés de lecture. Ainsi, ce passage du printemps 2016, consécutif à une résidence et une exposition à l’Institut Mutualiste Montsouris :

« Les figures animales qui peuplent mes installations viennent en écho des relations complexes que nous entretenons chacun(e) avec elles, avec les intentions que nous leur prêtons, au gré de nos projections qui varient d’un territoire, d’une culture à l’autre, mais qui manifestement, la plupart du temps, aboutissent à leur destruction. Dans mon travail, la Bête se pose en effet en reflet, je dis reflet donc part de nous-même. Les bêtes que je représente sont irrévérencieuses, indomptables, non domesticables et parfois féroces.
La présence insistante et récurrente du loup justement a ouvert une série sur le secret et autour du secret, l’indicible, l’autre à  l’intérieur de chacun d’entre nous. Un secret, ça ligote, ça pèse son poids de complicités autour d’un silence et cela nécessite une délivrance. Certaines des sculptures évoquent ce paradoxe.
Des correspondances, sortes «  d’affinités électives  » entre les figures animales et humaines s’y construisent. Je suppose par associations, fantasmes, mémoire archaïque, mémoire de l’enfance. »

Au sujet de l’artiste :
Née en 1966, Cécile Raynal suit des études de Beaux-arts dans différentes institutions : Le Havre, Toulouse et Londres. L’artiste se confronte très vite aux techniques du modelage et au travail de la fonte. Autre tropisme de ses attaches artistiques, Cécile Raynal consacre une part importante de sa carrière à la danse, jusqu’à devenir responsable d’un festival de chorégraphie qu’elle crée et dirige durant plusieurs années sous l’égide de l’Université du Havre. Son approche du corps structure déjà ses créations et va devenir le fil conducteur de son œuvre.  Depuis 2008, Cécile se consacre à la sculpture et vit d’alternances entre atelier et résidences. Après une expatriation de quelques années en Afrique de l’ouest, elle vit et travaille en Normandie, près de la mer qui lui est essentielle.

Des bêtes en ce château
Du 16 septembre 2016 au 18 novembre 2016
Château des Terrasses
1 avenue du Général de Gaulle 06320 Cap d’Ail

 

 

 

 

 

L’exposition présente également des pièces de la série Hommes d’équipage (ci-dessous), modelées durant une résidence de 90 jours sur le porte- conteneur Fort St Pierre, en 2012.

 

 

 

 

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