Drawing Avenue par Guillaume Chansarel : un projet devenu livre d’art.

En Juin 2017, l’artiste français Guillaume Chansarel prend l’avion pour New York avec un projet un peu fou: descendre Broadway Avenue en s’arrêtant à chaque croisement pour saisir en un croquis l’atmosphère du lieu. Le tout en 7 jours. Drawing Avenue est le résultat de cette aventure.

 

 

« New York, c’est mon tube de vitamine » déclare Guillaume Chansarel. En juin 2017, il parcourt Broadway d’un bout à l’autre en partant du Bronx. A chaque croisement, il s’arrête pour faire un croquis, cherchant à saisir l’essence du lieu, à capter une émotion avec la même spontanéité et rapidité qu’il faut pour réaliser un selfie. L’artiste cherche à adopter le rythme de la ville, à se faire « une intraveineuse de New York ». Son projet : représenter en 7 jours tous les croisements de la célèbre avenue de Manhattan. Pour cela, il s’impose une contrainte de déplacement et une contrainte de temps : 3 kilomètres et 35 dessins par jour. L’exercice artistique se double d’un exercice sportif ! 

De retour à Paris, il reprend chaque dessin, retravaillant tous les encrages, rajoutant des détails, redynamisant les perspectives et procédant aux mises en couleurs. A l’heure de montrer son projet, l’évidence s’impose : « L’histoire ne marche que dans son ensemble » déclare l’artiste pour expliquer comment est née l’idée de rassembler tous les dessins dans un livre d’art, simplement intitulé Drawing Avenue. Tiré en édition limitée de 247 exemplaires – en référence au nombre de dessins qu’il contient – chaque volume est numéroté et signé par l’auteur et est accompagné de l’un des 247 dessins originaux. 

Ce véritable objet d’art est le résultat d’une année de travail, de la réalisation des croquis jusqu’à la finalisation du livre. Ses pages nous plongent au coeur de Manhattan, arpentant les 22 kilomètres de son artère la plus mythique. Colombus Circle, Times Square, Wall Street… les décors se déploient sur les 516 pages de cet imposant volume où l’on croise toutes les silhouettes familières de la mégapole américaine, des yellow cabs aux écrans géants accrochés aux façades des gratte-ciels.… En se calant sur son rythme, Guillaume Chansarel semble parvenir domestiquer la ville réputée indomptable, nous offrant par là même un autre regard sur ses paysages. 

 

 

« C’est un tableau extraordinaire , une collection d’exultations, une sorte de story-board pour un film imaginaire, passant d’un panoramique délabré à un gros plan sur un détail (un perron, une boîte aux lettres, une roue de bus…). Il revisite le rêve américain en descendant la diagonale du fou dessinateur, comme Kerouac traversa l’Amérique dans sa bagnole défoncée. Les couleurs se répondent comme des notes de musique. Ce travail me bouleverse car je sais que ce taré inconnu vient de changer ma façon de voir New York pour toujours. » Frédéric Beigbeder (extrait de la préface).

Consultez la vidéo ci-dessous (réalisée par le magazine Technikart) pour écouter Guillaume Chansarel parler de son projet.

 

 

Comment êtes-vous arrivé à l’idée de représenter chaque croisement de rue avec Broadway Avenue ?

Guillaume Chansarel : Cela fait des années que je peins New York. Des tableaux très construits, très archi. Des formats à la hauteur de sa démesure… Cette fois-ci j’ai décidé de repartir là-bas en me fixant un objectif très précis : retranscrire l’énergie ! Voilà, c’est ça que j’ai voulu faire. Retranscrire en dessin la mythique énergie de Manhattan! 

Je me suis calé sur le rythme de la ville. Sur sa construction géométrique : 12 avenues parallèles et une rue perpendiculaire tous les cent mètres. Et tant qu’à faire, autant se brancher direct sur l’artère aorte de la ville: Broadway Avenue ! Broadway Avenue elle fait 22 km de long, du Nord au Sud ! Elle part du Bronx et elle va jusqu’à Wall Street ! Harlem, Columbus Circle, Central Park, Times Square, Flatiron Building, Soho… elle passe par tous les centres névralgiques cette avenue ! Tous. Elle coupe pas moins de 245 rues. 245 rues vous imaginez ! Franchement, je pouvais pas rêver mieux comme terrain de jeu, non !?

Vous auriez pu travailler à partir de photos, mais vous avez choisi de réaliser les croquis sur place, ce qui a imposé un rythme particulier à ce projet puisque vous vous étiez par ailleurs donné une contrainte de temps (7 jours). Qu’est-ce que ce dessin sur le motif apporte selon vous au résultat final ?

Guillaume Chansarel : Comme je viens de l’expliquer, mon but était que l’on ressente l’énergie de Manhattan en parcourant mes dessins. Et puisque l’on dit que New York est la ville qui ne s’arrête jamais, je me suis dit que j’allais faire pareil. Que j’allais dessiner non stop à un rythme effréné… Mais il y a aussi autre chose que je recherchais à travers cette contrainte de temps, c’est une spontanéité : à chaque nouvel angle de rue il fallait que je trouve un sujet le plus vite possible ! La quête du sujet + la construction du dessin ne devaient pas dépasser 15 mn. En d’autres circonstances je n’aurais sans doute pas choisi de dessiner par exemple une flaque, un vieux caddie, ou encore l’ombre d’un poteau…

Qu’est-ce qui vous a conduit à l’idée du livre pour présenter ce projet et quelle a été votre implication dans sa conception ?

Guillaume Chansarel : L’idée de faire un livre m’est apparu très vite. New York, et encore moins l’énergie de New York, ne peut être synthétisée en un seul croquis ! Ce projet, c’est un interminable travelling à travers la ville. Un déroulé sans fin… On avance avec moi en tournant les pages, sans jamais savoir ce que l’on va découvrir. Et puis le choix de Broadway Avenue est loin d’être anodin. Cette avenue c’est l’ancien sentier des indiens. C’est par là qu’ils passaient pour aller chasser. Vous voyez un peu, la charge historique du lieu !?

Ce travail étant un concept global, j’avais envie de m’occuper de tout. De la maquette jusqu’à la fabrication. J’ai travaillé avec des gens incroyables. Les imprimeries FOT, qui ont tout de suite soutenu et adhéré au projet, Frédérique Beigbeder qui a écrit une préface qui me fait encore rougir, Ikazi qui a réalisé une maquette sobre et efficace.

Vous dites qu’après cette expérience, vous ne dessinez plus comme avant. Qu’est-ce que cela a changé à votre façon de dessiner ?

Guillaume Chansarel : Cette expérience a surtout modifié mon rapport au croquis. Je n’y suis pas encore, et d’ailleurs je ne sais pas si j’y parviendrais un jour, mais j’ai l’impression, petit à petit, de me rapprocher du trait décomplexé. Dessiner ce que je vois, point.

 

 

 

 

____________________________________

Drawing Avenue – New York en 247 dessins
Dessins : Guillaume Chansarel – Texte : Frédéric Beigbeder
Edition d’art à tirage limité, 2018. 
516 pages. Format relié: 21,5 x 30 x 4,3 cm + dessin original au format 29,7 x 42 cm. 

 

To top
Partager à un ami
Cart
Loading...

Sous-total

hors frais de port *

Loading...

* Les frais de port seront calculés en fonction de l'adresse de livraison que vous indiquerez à l'étape suivante
Finaliser mon achat
Nous contacter

    Merci de compléter le formulaire ci-dessous et choisissez la façon dont vous souhaitez être contacté (email ou téléphone).
    Vous pouvez également nous appeler au +33(0)1 40 28 92 28.




    * Champs obligatoires