Retour de festival

Du 7 au 17 mai derniers, Klaus Kampert était l’invité du 15e Festival Européen de la Photo de Nu, à Arles. En plus de l’exposition qui lui était consacrée, l’affiche du festival mettait son travail à l’honneur en présentant l’une de ses oeuvres. Un choix qui a donné lieu à une polémique… Klaus a très gentiment accepté de s’exprimer à ce sujet en répondant à quelques questions.

    

A gauche : image de la série « Narrow ». A droite: image de la série « Not At Right Angles ».

Vous avez été invité à présenter votre travail au 15e Festival Européen de la Photo de Nu. Est-ce la première fois que vous participiez à cet événement ?

Klaus Kampert : Oui, c’était la première fois que je figurais dans la programmation. J’ai découvert le festival en 2013, lorsque l’un des organisateurs est venu me voir à l’occasion d’une exposition que j’avais alors à Paris, et m’a présenté le festival.

Est-ce que vous vous définissez comme un photographe de nu ? Quel est le rôle de la nudité dans votre travail?

Klaus Kampert : Je ne me considère pas en premier lieu comme un photographe de nu. Ma photographie aborde la nudité des corps comme un moyen de se rapprocher de l’esprit et des émotions de l’être humain, au travers du langage corporel.Le corps est l’enveloppe de l’âme : il en est à la fois l’abri et l’interprète, le « raconteur ». Donc, si je veux montrer l’humanité dans mes images, je dois interroger le corps de mon modèle pour en révéler la dimension émotionnelle. Les vêtements ou les accessoires auraient pour effet de brouiller cette lecture. La nudité, c’est la vérité.

Triptyque « Crucifixion »

Comment s’est fait le choix des photos qui ont été exposées ?

Klaus Kampert : Les responsables du festival ont proposé que mon triptyque « Crucifixion » constitue le cœur de l’exposition, ce que j’ai accepté avec plaisir. Comme je voulais qu’il y ait une totale symétrie, j’ai ajouté de part et d’autre trois images de la série « Torsi » et cinq images des séries « Narrow » et « Not At Right Angles ». A chaque extrémité, j’ai mis une image de la série « Herculesse ».

Est-ce que l’espace d’exposition (la Chapelle Sainte-Anne) a eu une influence sur le choix des photos ou séries ?

Klaus Kampert : Le fait que l’exposition soit accueillie dans le cadre solennel d’une ancienne chapelle, avec une perspective centrale qui partage l’espace de manière très symétrique, a été un facteur déterminant dans la conception de l’exposition. C’est ce qui a guidé mon choix vers deux séries qui traitaient du rapport du corps à l’espace qui, du coup, devenaient des corps dans un espace, lui-même à l’intérieur d’un autre espace. La symétrie de l’accrochage entrait en résonance avec celle de cet endroit fantastique.

L’une des photographies de l’exposition a été choisie pour figurer sur l’affiche du festival. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur cette image et la série à laquelle elle appartient ?

Klaus Kampert : Le visuel de l’affiche était l’image centrale du triptyque « Crucifixion » qui montre une danseuse nue dans une position qui évoque celle d’un corps crucifié. Les deux autres images du triptyque montrent des figures semblables, dans des positions similaires. L’objet du triptyque était de créer un jeu formel avec des formes corporelles en partie exposées à une lumière forte, et en partie plongées dans une obscurité profonde, ce qui permettait de représenter des corps dans des positions extrêmes sans que ce soit de mauvais goût. La ressemblance avec des corps crucifiés n’était pas le premier effet recherché.

Cette image a généré une certaine controverse, quelques personnes l’ayant jugée blasphématoire. Est-ce quelque chose que vous aviez anticipé en réalisant cette photo ?

Klaus Kampert : J’ai pris cette photo en pensant au concept que je viens d’exposer. Je n’ai jamais eu l’intention d’offenser les croyances ou les sentiments de qui que ce soit. Je savais que certaines personnes jugeraient ce triptyque assez « limite », mais je ne pensais pas qu’il provoquerait une controverse, surtout d’un point de vue religieux !

Avez-vous été surpris par cette polémique et quelle a été votre réaction ?

Klaus Kampert : La chaîne de télévision France 3 m’a interviewé au sujet de l’incident et j’ai saisi cette occasion pour exprimer mon point de vue. Il y a eu dans l’Histoire des milliers et des milliers de personnes qui ont été condamnées à la mort par crucifixion, en particulier au Moyen-Orient, dès l’an 1000 avant JC et bien après. Donc mes images ne doivent pas nécessairement évoquer la seule crucifixion de Jésus. Et puis l’art, c’est la liberté. Je suis libre de développer un concept qui montre une femme dans la position que je choisis. Je ne demande pas à être compris, mais simplement à ce que la pensée de chacun soit respectée, la mienne comprise.

Plus généralement, quelle a été la réaction des visiteurs ?

Klaus Kampert : Il y a eu des milliers de visiteurs, de tous horizons. J’ai eu des conversations très intéressantes, avec des gens qui m’ont posé beaucoup de questions sur mes intentions. Dans le public, il y avait à la fois des amateurs d’art et des touristes de passage. De manière générale, la réaction a été très positive, y compris en rapport avec le triptyque… Ces 10 jours à Arles ont été pour moi une expérience formidable, et j’en ai savouré chaque minute !

  • (De haut en bas) 1, 2 et 3 : vues de l’exposition à l’intérieur de la Chapelle Saint-Anne d’Arles.
  • 4 : projection dans les Carrières de Lumières des Baux de Provence lors de la Soirée du festival.
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